Joom!Fish config error: Default language is inactive!
 
Please check configuration, try to use first active language

Le Musée du Louvre ou la grande escroquerie
 

European Centre for Zoroastrian Studies

  • Plein écran
  • Ecran large
  • Ecran étroit
  • Increase font size
  • Default font size
  • Decrease font size
E-mail Print

Khosro Khazai

Docteur en histoire des civilisations,
archéologie et linguistique
Directeur du Centre Européen d’Etudes Zoroastriennes
Bruxelles

Le Musée du Louvre ou la grande escroquerie


Il fallait réagir à cette grande escroquerie organisée par le Musée du Louvre, appelée sans gêne « Les arts de l’Islam » !

En effet, l’immense tristesse, l’incompréhension et la colère exprimées par des milliers d’Iraniens de par le monde, en réaction à une pseudo exposition de « l’art islamique » organisée par le musée du Louvre, est parfaitement compréhensible. Des milliers de mails échangés au cours de ces dernières semaines en témoignent.

Comment les responsables du Musée du Louvre, et particulièrement ceux de sa section islamique, ont-ils pu mettre dans le même sac les arts nés des cultures les plus diverses, enracinées souvent dans une Histoire plusieurs fois millénaire, en les étiquetant « Les arts de l’Islam » !

Pour cela il fallait témoigner d’une grande méconnaissance de ces cultures, ou des intentions douteuses, ou encore du mépris pour l’intelligence et la culture de leurs concitoyens français.

En particulier les pièces provenant de l’Iran, qui constituent la majorité des œuvres de cette exposition, y ont été incorporées et qualifiées, sans vergogne d’«islamiques ».

A titre d’exemples : le grand Ferdowsi, auteur du monumental Livre des Rois au 10e siècle, combattit l’Islam sa vie durant en faisant revivre la culture héroïque de la Perse préislamique ; Omar Khayyâm dont les beaux quatrains, au 12e siècle, parlent constamment du bonheur de l’instant présent, du vin, des caresses et des baisers, lui qui disait« je ne changerai jamais un instant de bonheur avec ma bien aimée, ni une coupe de vin assis au claire de lune, contre tout le paradis d’Allah » ; et le grand Hafez, vénéré par huit générations des persans, qui dans ses poèmes d’une beauté inégalée appelle les mosquées « les maisons du charlatanisme », lui qui ne pouvait vivre sans une coupe de vin, sans les lèvres de la bien- aimée, sans la musique et sans les chants des rossignols, lui qui attendait tous les matins que la verseuse de vin lui apporte les messages de liberté des frontières lointaines de l’Existence, lui qui, en vénération, appelait 57 fois dans ses poèmes « le maître des Mages », c’est à dire Zarathoustra son modèle.

Ces grands symboles de la culture persane vont se retourner dans leurs tombes en voyant leurs manuscrits exposés dans cette pseudo-exposition sous l’étiquette « les arts de l’Islam».

Pour mieux comprendre le ridicule de cette situation, imaginez un instant que l’on rassemble, à l’échelon européen, les manuscrits disparates des poètes ou des philosophes d’époques et de cultures différentes en Europe, tels que Shakespeare, Molière, Baudelaire, Goethe, Nietzche.., et les arts de styles différents tels que le mobilier de Louis XIV, le réalisme, l’impressionnisme, l’expressionisme, le cubisme.., et qu’on les rassemblent dans le même sac sous le label « les arts Chrétiens » ! Comment réagiriez-vous en tant que français ?

Nos amis français doivent comprendre qu’aujourd’hui les Iraniens sont engagés dans une lutte culturelle sans merci contre la République Islamique, afin de reconstituer leur identité brisée à partir de leur Histoire plusieurs fois millénaire. Dans cette bataille, ces étoiles radieuses de la culture persane que vous avez honteusement placés sous le nom « islamique » sont précisément leurs symboles et leurs références, c'est-à-dire leurs instruments de combat.

Khosro Khazai

25 Octobre 2012

You are here: